Patrick Hanna : Un modèle sur les bancs d’école et sur la piste

Comme le font plusieurs enfants, Patrick Hanna a pratiqué quelques sports pendant sa jeunesse, mais c’est finalement l’athlétisme qui lui a permis d’atteindre son plein potentiel. Un potentiel qui pourrait le mener jusqu’aux Jeux olympiques.

Dès l’âge de huit ans, celui qui porte maintenant les couleurs des Carabins s’est mis à pratiquer l’athlétisme avec son père. Tranquillement, il a tracé son propre chemin pour devenir le meilleur athlète au pays dans sa discipline, le triple saut.

Au début, je m’orientais vers le décathlon (10 épreuves combinées). À l’époque, l’épreuve dans laquelle je dominais c’était le saut en hauteur, mais un problème de genou m’a empêché de continuer.

À 15 ans, j’ai gagné le championnat canadien de triple saut sans trop m’entraîner pour ça. Je participais plus pour le «fun». J’ai compris que ça valait la peine que je poursuive dans cette discipline, a admis Hanna qui a une fois de plus mis la main sur le l’été passé.

Méconnue du grand public, cette discipline n’est pas la plus pratiquée, particulièrement au Canada.

L’athlète de 21 ans doit donc se comparer aux sauteurs d’autres pays pour réellement savoir où il se situe. Même s’il a encore du travail à accomplir pour faire partie de l’élite mondiale, le sympathique jeune homme sait que les portes des plus grandes compétitions sont ouvertes et attendent que lui.

Je serais probablement un bon sauteur NCAA, mais sûrement pas le meilleur. Les meilleurs NCAA sont de niveau olympique et je ne suis pas encore rendu là.

Le niveau olympique est toutefois l’objectif ultime qui le motive dans son entraînement au quotidien.

En athlétisme, il faut être dans le top-2 de son pays et réussir un standard minimum pour se qualifier pour les Jeux. Le standard est environ à 16,80 m. et moi je suis à 15,78 m. J’ai encore un mètre à aller chercher, a-t-il humblement expliqué, tout en admettant qu’un simple correctif peut permettre à un sauteur d’aller chercher de 30 à 40 centimètres supplémentaires.

L’excellence dans tous les domaines

En plus d’être un athlète de haut niveau, Patrick n’a pas choisi le domaine d’étude le plus facile. Il est présentement étudiant de troisième année en médecine, ce qui lui laisse bien peu de temps libre.

C’était dans ma tête depuis que je suis petit. En secondaire 5, je me suis dit que j’allais vraiment tout donner. Présentement, je suis à l’externat, donc ce sont des stages pendant deux ans.

Déjà que son domaine d’étude exige de maintenir une discipline de vie quasi exemplaire, celui qui s’intéresse à la médecine interne doit s’entraîner plusieurs heures par semaine.

Je m’entraîne au moins deux heures par jour. Je pars de chez moi vers 6h30 le matin et je reviens à 22h. C’est assez intense.

Le dimanche, s’il n’y a pas de compétition, c’est congé, mais le sport prend quand même une grande place, alors qu’il adore en regarder à la télé.

Le dimanche, je le réserve pour regarder la NFL. Je suis un grand passionné de sport professionnel. Je suis le hockey, le basket, le football… Je n’ai pas d’équipe favorite, mais j’aime essayer de prédire ce qui va se passer.

Un pas à la fois

Pour le moment, Patrick se remet d’une blessure qu’il traîne depuis plusieurs années et qui l’a empêché de participer au début de la saison avec les Carabins.

Ça fait huit ou neuf ans que ça me fait mal. Ça part et ça revient toujours. À force de sauter, les tendons dans mes genoux sont vraiment irrités. Quand j’ai recommencé à m’entraîner avant le début de la saison, la blessure est revenue et je me suis dit que ça valait la peine de la traiter.

Ambitieux de nature, il souhaite tout de même remporter les championnats universitaires provinciaux et nationaux, des titres qui lui ont échappé en 2017.

L’an passé, j’étais classé premier au Canada, j’étais en pleine forme, mais aux provinciaux, une compétition que je devais gagner facilement, je me suis claqué l’ischio-jambier à mon premier saut. […] J’avais deux semaines pour récupérer avant les Canadiens, mais ç’a plus ou moins bien été. J’ai réussi à faire deux sauts, mais j’ai aggravé ma blessure et terminé troisième. Je suis probablement le meilleur sauteur au Canada. Il faut juste que je sois en forme et que je performe le jour que ça compte.

Le championnat provincial se déroulera les 23 et 24 février à Sherbrooke, tandis que le championnat national se tiendra du 8 au 10 mars, à Windsor, en Ontario.