«Il voulait que les gens qui l’entourent soient heureux. Il était un vrai capitaine.»

Depuis l’annonce du décès de Jonathan Beaulieu-Richard, les commentaires positifs à son égard se font nombreux. L’ancien capitaine des Bleus aura marqué l’organisation des Carabins à tout jamais et les gens qui ont eu la chance de le côtoyer en resteront à jamais marqués.

Ce n’est pas compliqué, si on pouvait bâtir une équipe sur mesure, on prendrait seulement des gars comme lui, a lancé l’actuel coordonnateur défensif des Carabins Denis Touchette qui occupait le même poste lorsque Jonathan évoluait pour les Bleus.

Il était très intelligent et surtout curieux. Il ne voulait pas seulement faire ce qu’on lui demandait, mais comprendre pourquoi. C’est une grande qualité pour un joueur de football, mais également pour un être humain.

Jonathan était parvenu à combiner le sport de haut niveau et des études en pharmacie, ce n’est pas rien, a pour sa part ajouté Marco Iadeluca, l’entraîneur-chef des Carabins et le coordonnateur offensif de l’équipe pendant le passage de Jonathan. On avait beaucoup de discussions lui et moi, mais pas seulement sur le football. Il s’intéressait à plusieurs domaines et aimait en parler.

Toujours impliqué, toujours prêt à aider

Malgré que son parcours de joueur avec les Bleus était terminé depuis plusieurs années, l’ancien secondeur s’assurait de garder contact avec ceux qui l’avaient aidé pendant son passage à l’Université.

Cette année, il est venu me voir au moins trois ou quatre fois, a mentionné Touchette. Il y a quelques semaines à peine, il m’a rendu visite et on a pris le temps de parler de plusieurs choses. De football c’est certain, mais également de sa maladie et de ce qu’il voulait laisser comme héritage. C’est difficile d’apprendre qu’il nous a quitté, mais il nous aura tous marqué de manière positive.

Même lorsqu’il était joueur, Jonathan n’hésitait jamais à passer du temps avec ses entraîneurs et aux dires de ces derniers, c’était du temps très bien investi.

J’adorais discuter avec lui, a admis avec conviction Danny Maciocia qui était entraîneur-chef des Bleus à l’époque. Malgré son âge, je lui demandais souvent de venir me voir, car j’avais besoin qu’il me conseille. C’était un jeune tellement allumé et ç’a paru tout au long de ses parcours d’athlète et professionnel.

Celui qui est détenteur du record d’équipe pour le plus grand nombre de plaqués en un match et en une saison était toujours prêt à aider sur le terrain, mais également l’organisation en entier.

Sa relation avec l’organisation en générale était incroyable. Il voulait être présent et un modèle pour les autres, a apporté Manon Simard, la directrice générale du CEPSUM et des Carabins.

Je me rappellerai toujours d’une journée pendant laquelle j’avais un problème à régler et nous nous étions croisés au CEPSUM. Il m’avait immédiatement demandé comment il pouvait m’aider moi, mais également l’organisation à rayonner davantage. Il savait qu’il avait un certain pouvoir en tant qu’étudiant-athlète et il voulait l’exploiter au maximum. Ça m’avait vraiment marqué.

Une petite famille dans la grande famille

«La grande famille Carabin.» Cette expression a pris tout son sens pour Jonathan lorsqu’il a décidé de porter l’uniforme des Bleus. En plus de rencontrer un grand nombre de personnes qui ont changé sa vie, il a découvert des amis qui sont devenus sa famille.

On est un groupe de six anciens joueurs qui sont restés extrêmement proches, a expliqué William Fontaine qui a également évolué avec les Carabins de 2008 à 2012. On est comme devenu une petite famille dans une grande famille!

Je vais toujours me rappeler en 2015 quand Jonathan est allé à la Coupe Grey avec le Rouge et Noir d’Ottawa. Il avait payé mon avion, mon billet pour le match et mon hôtel pour que je puisse assister à l’événement. C’était ça Jonathan. Il voulait que les gens qui l’entourent soient heureux. Il était un vrai capitaine. Il était bien quand ses proches étaient bien.

Alex Dumas a pour sa part été colocataire de Jonathan pendant deux ans à Montréal et aux dires de ce dernier, les deux amis ne se sont jamais lâchés.

J’étais un joueur de ligne défensive et lui un secondeur, alors on n’était jamais vraiment loin sur le terrain. On a habité ensemble pendant deux ans à Montréal et par la suite à Ottawa. Il jouait avec le Rouge et Noir et moi je débutais ma carrière professionnelle à Ottawa. Il habitait même chez nous quand j’ai eu mon premier enfant!

Que ce soit sur un terrain de football ou dans la vie, Jonathan affrontait les situations difficiles de la même manière, avec le sourire et la détermination.

Dans la dernière année, il a accompli de grandes choses. Il savait qu’il était malade et il a mis sur pied une fondation pour inciter les gens à bouger, mais en famille! Faire du sport entouré de ceux que tu aimes.

La fondation JBR pour Jonathan Beaulieu-Richard, mais également pour «Jouer. Bouger. Rire.» aura organisé son tout premier événement cet été.

Il a mis tellement d’énergie dans ce projet et il savait qu’il était malade. Ça me rappelait tellement le Jo de l’Université! J’étais coloc avec lui et il ne perdait jamais une seconde. Il m’a vraiment appris à toujours donner mon 100%.

Que ce soit l’étudiant-athlète, l’ami, le collègue, le conjoint, ou le père de famille, Jonathan n’a jamais laissé personne indifférent.

Il s’agissait d’un homme qui peut être fier de l’empreinte qu’il aura laissé sur tous ceux qu’il a côtoyé.  À tout jamais nous serons fiers de parler de lui comme un Carabin.