Deux joueuses, deux personnalités, un but ultime

L’une vit présentement ses derniers moments avec les Carabins, tandis que l’autre découvre encore la réalité du hockey universitaire. Pourtant, Maude Trevisan et Marie-Pier Chabot, les deux gardiennes de but des Bleus ont chacune grandement contribué aux succès de l’équipe cette saison, une situation peu commune, mais très payante pour l’avenir de l’organisation.

Depuis la conquête du championnat canadien en 2016, Marie-Pier Chabot a prouvé qu’elle faisait partie de l’élite des gardiennes de but universitaire. Comme si sa position n’amenait pas déjà assez des responsabilités, l’étudiante en Administration (HEC Montréal) s’est vu confier une autre tâche au début de la saison, encadrer et former la relève de l’équipe, Maude Trevisan.

J’espérais vraiment qu’elle vienne jouer avec nous, a lancé en toute honnêteté la plus âgée des deux joueuses. Je savais que j’allais moins jouer, mais ça ne me dérangeait vraiment pas. J’étais consciente que c’était elle la relève et que ça allait être une année de transition.

J’ai beaucoup parlé avec notre entraîneur des gardiens de but [Nicolas Champagne]. On voulait performer, mais on voulait aussi former Maude. On voulait s’assurer de lui donner le plus d’outils possible pour que la transition se passe bien.

Chabot avait visé juste. Après avoir disputé 18 des 20 matchs de l’équipe l’an passé, la joueuse de 24 ans a pris part à 12 rencontres cette année. La transition n’aurait toutefois pas pu mieux se dérouler, alors que les deux coéquipières ont maintenu les meilleures moyennes de buts alloués et les meilleurs pourcentages d’arrêts parmi toutes les gardiennes du circuit.

J’ai toujours voulu venir à l’Université de Montréal. Quand je fermais mes yeux, je me voyais jouer pour les Carabins, a pour sa part expliqué l’ancienne des Patriotes du Cégep de Saint-Laurent. On est parvenue à se challenger sur la glace, mais il n’y avait jamais de jalousie. Si elle fait un jeu blanc, je suis contente pour elle.

Deux coéquipières devenues des amies

Il s’agit de discuter quelques minutes avec les deux athlètes pour réaliser que malgré leur passion commune, elles possèdent des personnalités bien différentes.

C’est peut-être bien cette complémentarité qui fait en sorte que le duo est si dominant…

On a deux personnalités qui vont vraiment bien ensemble. Je n’ai jamais eu une aussi bonne relation avec une autre gardienne, a admis Chabot qui a obtenu une place sur la deuxième équipe d’étoiles cette année.

Non seulement les deux gardiennes s’entendent à merveille, mais la chimie au sein de l’équipe est également excellente. Cette ambiance a grandement facilité l’intégration de la recrue.

On est toutes des filles rassembleuses. Que tu sois une première ou une cinquième année, tout le monde a du plaisir à venir ici chaque jour. Honnêtement, l’ambiance est meilleure en ce moment qu’il y a deux ans, lorsqu’on a gagné le championnat canadien, a ajouté celle qui avait été nommée joueuse par excellence de la compétition en 2016.

Un choix logique

Maintenant que les séries prennent leur envol, Chabot devrait obtenir la majorité des départs en raison de son expérience et de sa maturité. En plus de donner une chance aux Carabins d’atteindre les plus hauts sommets, cette maturité aura grandement servi au développement de Trevisan.

Toute l’année, elle m’a rendue meilleure et maintenant c’est à mon tour de faire ça, a lancé la jeune gardienne qui a profité de l’entrevue pour remettre une lettre de remerciements qu’elle a pris le soin d’écrire à la main à sa coéquipière. Elle m’a montré à être plus mature. Quand je suis trop énervée, elle m’aide.

Chabot aura maintenant la tâche de répéter ses exploits de 2016, mais elle sait qu’advenant le besoin, son amie sera derrière elle pour lui venir en aide, que ce soit sur la glace ou dans le vestiaire.

J’ai vraiment profité de ma dernière année, alors je n’aurai aucun regret. Ça passe très vite et le plus beau cadeau qu’on peut se faire en jouant c’est d’avoir du fun!

Dans le sport de compétition, le «fun» est souvent associé à l’atteinte des objectifs et cette année, ils sont élevés. Les filles sont toutefois prêtes à relever le défi qui commence ce jeudi face aux Martlets de McGill.