Marc-Eugène Senécal : l’histoire d’un parcours atypique
Si vous suivez de près le football scolaire québécois, le nom Marc-Eugène Senécal ne vous est probablement pas familier.
Si vous suivez de près le ski alpin amateur québécois, vous connaissez ce nom.
Pourtant, c’est l’équipe de football des Carabins, et non celle de ski alpin, que le jeune homme de Boucherville rejoindra en septembre prochain.
Marc-Eugène est de retour à son premier amour sportif, le football, après une longue pause pour se concentrer sur sa carrière de skieur qui l’a mené jusqu’à l’équipe du Québec, la dernière étape avant de faire partie de l’élite nationale.
Après deux années avec l’équipe du Québec de ski alpin, j’ai réalisé que je n’aimais pas autant ce sport que je le souhaitais, avoue Marc-Eugène Senécal. Je m’ennuyais tellement du football, je me suis dit que si je ne faisais pas le changement maintenant, je le regretterais toute ma vie.
L’athlète de 20 ans a disputé son dernier match dans l’uniforme des Grizzlis de Boucherville il y a cinq ans. Lorsqu’il a décidé d’accrocher ses skis et ressortir ses épaulettes, il devait franchir une étape importante : se trouver une équipe. Comment se faire remarquer par les entraîneurs de niveau universitaire lorsqu’on n’a pas joué au football depuis le niveau bantam ?
Je ne savais pas trop comment m’y prendre, alors j’en ai parlé à mes parents. Ensemble, nous avons rédigé une forme de curriculum vitae athlétique que j’ai envoyé à certains entraîneurs de niveau universitaire.
Marc-Eugène a contacté trois équipes, et les trois ont répondu positivement à son appel. En plus d’avoir une expérience importante comme athlète de haut niveau, Senécal a aussi un argument de taille : son gabarit.
Le gaillard de 6 pi 5 po et 250 lb n’a pas une morphologie habituelle pour un skieur, mais il cadre très bien dans un sport physique comme le football.
Marc-Eugène possède la seule chose qu’on ne peut pas enseigner : un gabarit incroyable, souligne l’entraîneur-chef Marco Iadeluca. Le développer comme joueur de football universitaire sera un beau projet à long terme, mais on voit déjà que c’est un athlète de haut niveau qui possède la culture, la mentalité et la discipline pour réussir.
En plus de l’adaptation au niveau de jeu universitaire, le futur étudiant en administration à HEC Montréal devra aussi apprendre une nouvelle position. Celui qui a jadis fait la loi au centre du terrain comme secondeur intérieur deviendra un joueur de ligne défensive.
Marc-Eugène a choisi les Carabins en raison de la réputation de l’école et de la qualité du programme de football, mais également parce qu’il retrouvera au sein des Bleus des visages qu’il connait. Les recrues Moustapha Fall et Louis Archambault ont été ses coéquipiers à l’époque avec les Grizzlis.
J’ai rencontré les gars deux fois avant le début du confinement. Il y a des vétérans et des entraîneurs au sein de l’équipe qui vont pouvoir m’aider à progresser rapidement. En attendant, je continue de m’entraîner fort, et je fais les séances avec Pierre-Mary Toussaint et le reste de l’équipe par vidéoconférence.
Rares sont ceux qui peuvent se targuer de skier et jouer au football à un si haut niveau, mais Marc-Eugène l’a prouvé à maintes reprises : il n’est pas un athlète comme les autres.
