Rien de trop difficile pour Sébastien Robichaud

Montréal, le 14 mars 2011 – Faisant route vers Halifax pour y disputer un tournoi, les joueurs de l’équipe de volleyball masculin des Carabins de l’Université de Montréal s’occupent de différentes façons. Certains étudient, d’autres écoutent de la musique. Dans son siège, Sébastien Robichaud travaille plutôt à la maquette complexe d’un avion téléguidé. Le temps qu’il consacre à son passe-temps ne doit pas l’être au détriment de ses cours en génie aérospatial à l’École Polytechnique. Sans oublier les trois matchs à jouer en deux jours. Il n’est jamais à court de défis.

La semaine, il doit partir du domicile familial, à Vaudreuil, aux petites heures du matin. Et il ne revient souvent chez lui qu’après 21 h. «Ça fait des grosses journées», dit-il avec un sourire en coin. Mais le jeune homme affiche toujours une attitude décontractée.

Un sportif de nature
L’idée de jouer au volleyball ne lui est venue qu’à l’âge de 15 ans. Après avoir vu son oncle pratiquer ce sport à l’université, Sébastien Robichaud a vu des jeunes s’y adonner à son école secondaire. Celui qui mesure aujourd’hui 1,93 m s’est dit qu’il pourrait essayer. Il s’est donc joint à cette équipe, lui qui faisait déjà partie de celles de soccer et de hockey.

Avant d’accéder aux études collégiales, il a dû faire un choix parmi ces disciplines. Il a choisi le volleyball simplement parce que c’était la plus difficile. «Le défi était plus grand, admet-il. La coordination entre les bras et les jambes est complètement différente de ce qui est demandé dans les autres sports.» Il a joué deux ans avec les Nomades du collège Montmorency avant d’entrer chez les Carabins.

Une passion pour l’aviation
Comme celui du volleyball, le choix de son programme d’études, le génie aérospatial à Polytechnique, a été facile. Fils de pilote, Sébastien Robichaud a grandi dans une famille passionnée par l’aviation.

Dès l’âge de 16 ans, il détenait une licence de pilote. À présent, il possède toutes les compétences nécessaires pour piloter un avion de ligne. «Je pourrais être pilote au lieu d’être aux études en ce moment», souligne-t-il. Il a même fait l’acquisition d’un Cessna 150 avec lequel il peut donner des leçons de pilotage. Cinq de ses camarades de classe s’y sont même inscrits l’été dernier.

«Lorsqu’on veut devenir pilote, mentionne-t-il, c’est important d’avoir un plan de rechange.» C’est pourquoi il s’est toujours investi dans ses études. Son nom figure d’ailleurs au Tableau d’honneur académique de Sport interuniversitaire canadien en raison de ses excellents résultats. Sa formation de pilote et son bagage en génie pourraient le mener à une carrière de pilote d’essai, ce qu’il aimerait bien entreprendre.

Mais pour l’heure, il cherchait un plus grand défi encore. Il s’est donc engagé dans le comité SAE Avion Cargo, dont il est devenu le directeur technique. Ce groupe de 10 étudiants a pour mission de construire un avion téléguidé d’une envergure de plus de trois mètres qui doit pouvoir transporter le plus de poids possible.

Ce groupe participe annuellement aux deux concours Aero Design, chapeautés par la Society of American Engineers. Et il a remporté la première place l’an dernier en Californie. La prochaine compétition aura lieu le 18 mars à Fort Worth, au Texas.

Sébastien Robichaud est en outre trésorier du Comité à l’éducation du génie aérospatial. Quand il n’a plus de temps pour tout faire, quelle solution trouve-t-il? «Je rogne sur le sommeil, avoue-t-il. C’est l’activité la plus facile à couper.»

Le volleyball pour se défouler
L’étudiant effectue quatre ou cinq entrainements de volleyball par semaine en plus de jouer un ou deux matchs. Cela, sans compter ses séances de musculation. Malgré un horaire aussi rempli, il n’est pas question de faire moins de sport. «Pour moi, c’est un moyen de me défouler», dit-il.

Depuis ses débuts dans l’équipe des Bleus, l’athlète tirait profit de sa grande taille à la position de centre. Après le départ du joueur étoile Emmanuel André-Morin l’an dernier, il y avait un trou à combler à l’aile droite. «J’étais un peu tanné d’être au centre, indique-t-il. Je voulais passer à autre chose.» Son entraineur, Georges Laplante, a décidé de l’essayer à cette nouvelle position. «Il a connu une bonne progression cette année», signale-t-il.

Sébastien Robichaud a l’intention de rester parmi les Carabins encore deux saisons, puisqu’il envisage de faire une maitrise intégrée à son baccalauréat. Au sein de cette jeune équipe, remporter les championnats québécois et canadien semble être le plus grand défi possible pour cet éternel travaillant. «Il y a une belle ambiance dans l’équipe. Les résultats s’en viennent.»

Source : Mathieu Dauphinais, agent d’information sportive