Une expérience unique en Asie pour des Carabins
Montréal, le 4 décembre 2012 – Membres de l’équipe canadienne, les Carabins Philippe Charron, Pieric Langlais Gagné et Caroline Vézina ont pu constater l’ampleur de l’intérêt porté par les Coréens au badminton. À la cérémonie d’ouverture des 12es championnats mondiaux universitaires de badminton, présentés à Gwangju au début du mois de novembre, ils ont vu une foule hystérique accueillir leurs favoris.
L’équipe coréenne est entrée en dernier dans le stade, un établissement de 8500 sièges réservé à la pratique du badminton pour l’occasion. Cette formation était menée par Lee Yong-dae, l’un des meilleurs joueurs du monde en double. Médaillé d’or en double aux Jeux olympiques de Beijing en 2008, il a remporté le bronze à Londres l’été dernier. Devant cette icône populaire, des jeunes filles éclataient en sanglots et les flashs des appareils photo ajoutaient à une ambiance déjà particulièrement bruyante. Une vedette du rock n’aurait pas fait mieux.
D’ailleurs, la cérémonie d’ouverture a été ponctuée par quelques performances musicales. Évidemment, dans le pays natal de la vedette instantanée Psy, une version du Gangnam Style avec des raquettes de badminton faisait partie du programme.
Les Canadiens ont également reçu des applaudissements nourris à leur entrée dans le stade. «Chaque équipe avait son propre groupe de bénévoles pour l’encourager, raconte Caroline Vézina, une étudiante de 23 ans en génie civil à l’École Polytechnique qui a entamé sa quatrième saison avec les Carabins. Les nôtres étaient de bons supporteurs. Ils avaient des drapeaux canadiens et nous ont donné plein de cadeaux.»
Pendant toute la semaine, ces bénévoles ont guidé l’équipe nationale dans Gwangju, une ville d’un million et demi d’habitants située à cinq heures de route de la capitale, Séoul.
«Nous étions traités comme des joueurs de hockey au Canada, dit Pieric Langlais Gagné, un diplômé en administration de HEC Montréal qui a terminé son parcours avec les Carabins au printemps 2012, après six saisons passées avec les Bleus. On a vraiment réalisé que le badminton occupait une place importante en Asie. Côté installations et calibre de jeu, c’est l’un des meilleurs tournois auxquels j’ai participé durant ma carrière.»
Forte opposition
Philippe Charron, qui prend part régulièrement à des tournois internationaux, a trouvé que la compétition était très relevée. «J’ai surtout été surpris par le niveau d’intensité qu’on voyait sur le terrain. Même si ce n’était pas un tournoi qui donnait beaucoup de points pour le classement mondial, on a vu se dérouler de grosses batailles. C’était très important pour chaque joueur de bien représenter son pays.»
L’équipe canadienne a amorcé le tournoi à 12 équipes immédiatement après la cérémonie d’ouverture. Les athlètes n’ont pas eu beaucoup de temps pour souffler. Ils sont arrivés à Gwangju au bout de presque 27 heures de voyage et, après une seule journée d’entrainement, ils devaient déjà jouer leurs premières parties.
Face à l’Afrique du Sud, les Canadiens ont gagné tous leurs matchs. La véritable opposition s’est présentée le lendemain avec l’équipe japonaise. «Le calibre était vraiment élevé, souligne Caroline Vézina. Ces joueurs étaient des professionnels et certains faisaient partie de l’élite mondiale. La difficulté se trouvait surtout du côté de la vitesse de jeu. Tout était plus rapide. On cherchait à mettre fin aux échanges rapidement avec des coups gagnants, mais ils jouaient avec patience et attendaient qu’on fasse des erreurs.»
Le Canada s’est qualifié pour les quarts de finale, mais il s’est incliné devant une autre des puissances du tournoi : Taïwan. À la suite d’une victoire contre la Russie, nos porte-couleurs se sont mesurés à l’Espagne pour la cinquième position. En double mixte, Philippe Charron et Caroline Vézina ont fait équipe contre le duo de Pablo Abian, un joueur classé au 22e rang mondial en simple. Les deux Carabins se sont bien battus, mais ont perdu 21-16 et 21-18. L’Espagne a remporté cette rencontre trois à zéro. Toutefois, une sixième position est un très bon résultat pour les Canadiens.
«Ce tournoi s’ajoute à mon bagage d’expériences, mentionne Philippe Charron, un étudiant en mathématiques de 23 ans. J’avais déjà affronté des joueurs de ce niveau, mais ça ne m’est pas arrivé assez souvent pour être habitué à une telle opposition.»
Après la compétition par équipes, chaque joueur participait au volet individuel de la compétition. Caroline Vézina est la seule à avoir remporté un match de premier tour, en double féminin avec Roxanne Fraser, de l’UQAM.
Philippe Charron et Caroline Vézina, qui font toujours partie des Bleus cette année, pourront mettre à profit cette expérience unique sur le circuit de badminton du Réseau du sport étudiant du Québec. Ils tenteront de mener leur équipe jusqu’aux grands honneurs du championnat universitaire de Badminton Canada. De plus, dans le volet individuel de ce championnat, ils auront la chance de se qualifier pour les Universiades d’été 2013, présentées à Kazan, en Russie, en juillet prochain.
Source : Mathieu Dauphinais, agent d’information sportive