Des Carabins dans la LPHF

La Ligue de hockey professionnelle de hockey féminin (LPHF) a lancé ses activités le 1er janvier dernier. Pas moins de huit personnes ayant ou faisant actuellement partie du programme des Carabins participent activement au début de la ligue professionnelle et au développement du hockey féminin.

Alexandra Labelle pour l’équipe de New York et Catherine Dubois pour l’équipe de Montréal sont les deux joueuses du lot. Lorsqu’elles ont débuté dans le sport, aucune des deux pensaient un jour évoluer dans une ligue aussi bien organisée.

Je ne pensais pas pouvoir jouer au niveau professionnel, confie Dubois. J’ai fait partie d’équipe Canada U18, alors j’ai rêvé aux Jeux olympiques. Une fois à l’université, je n’ai plus été sélectionnée, donc je pensais à la retraite. Finalement, quand j’ai reçu l’appel de Danièle Sauvageau pour participer au camp de l’équipe de Montréal, j’étais contente. Je me suis toujours dit que je voulais jouer au hockey le plus longtemps possible.

Danièle Sauvageau, fondatrice du programme de hockey des Carabins, est également directrice générale de l’équipe de Montréal. C’est grâce à cette pionnière que Dubois se retrouve dans la LPHF. D’ailleurs, la native de Québec a saisi sa chance en marquant un but à son premier match dans une victoire de 5 à 2 des Montréalaises. Elle a réussi cet accomplissement justement face à son ancienne coéquipière.

J’étais juste contente. Chaque présence que j’avais, je voulais prouver que j’avais ma place dans cette ligue, a avoué l’attaquante. Ça faisait plusieurs opportunités que j’avais que je ne concrétisais pas. C’est le fruit de mes efforts, je vois vraiment ce but là comme un bonbon.

C’est toutefois Labelle qui a inscrit le premier point des deux. Dans le premier match de l’histoire de la LPHF, l’attaquante a récolté une aide dans une victoire de 4-0.

Il faut dire que ce ne sont pas les premiers points des deux attaquantes. L’année dernière, elles ont enfilé les couleurs de la Force de Montréal dans la PHF. En 24 matchs, Labelle a amassé 13 points et Dubois, 6.

C’est notamment avec les Carabins de 2015 à 2020, qu’elles ont eu la chance de briller offensivement. Dans l’histoire du programme, Labelle a terminé au troisième rang pour les matchs disputés (128), les passes (71) et les points (120) et au quatrième rang pour les buts (49). Dubois a de son côté terminé au 9e rang de l’histoire pour les points (81) en ayant cumulé 36 buts et 45 passes en 124 matchs.

Labelle et Dubois n’ont pas tari d’éloges envers le programme de hockey des Carabins et surtout envers leur ancienne entraîneure, Isabelle Leclaire.

Quand je regarde en arrière, Isabelle m’a préparée à être la joueuse que je suis aujourd’hui, confie Dubois. Elle m’a fait grandir en tant que personne. J’étais habituée d’avoir du succès avec les statistiques, et elle m’a appris a resté positive, et que le succès se calcule autrement que sur la feuille de pointage.

Isabelle a été une personne très importante dans mon développement, lance Labelle. Je suis arrivée du collégial avec de bonnes statistiques individuelles, donc le côté défensif n’était pas mon fort. Elle m’a dit que j’avais du talent pour aller au prochain niveau, mais que pour ça, je devais travailler cet aspect de mon jeu. En cinq ans avec elle, j’ai pu développer mon jeu défensif, et mon jeu offensif. Maintenant dans la ligue professionnelle, avec les olympiennes dans l’alignement, ça me sert bien, parce que j’ai plus un rôle défensif.

À New York, Labelle a retrouvé deux visages qu’elle a côtoyé lors de son passage à l’UdeM. Pascal Daoust, entraîneur-adjoint avec les Carabins de 2010 à 2017, est son directeur général, alors que Christophe Perreault est responsable des statistiques avancées à New York et à l’UdeM.

C’est très le fun de les revoir, affirme Labelle. Quand j’ai fait mon choix d’université, je savais qu’il y avait des personnes très talentueuses chez les Carabins. J’étais entourée de personnes qui veulent t’aider, et les voir engagées au niveau professionnel prouve la compétence du personnel issu du programme, a encensé Labelle. Quand on arrive au niveau universitaire, on a beaucoup de choix, j’avais des options dans la NCAA. J’ai choisi l’UdeM pour faire progresser le hockey au Québec et au Canada. Je voulais représenter Montréal, c’est ma maison. Je suis attachée à la ville, ma famille pouvait venir me voir jouer et c’était important d’aller à l’école en français. L’anglais, ça s’apprend.

D’ailleurs, le succès de ses deux anciennes joueuses fait le plus grand bonheur à la pilote du programme des Carabins.

C’est un sentiment exceptionnel de les voir s’accomplir au niveau professionnel, a expliqué fièrement Leclaire. Comme coach, oui ce sont des hockeyeuses, mais ce sont aussi des personnes. On a vu les embûches auxquelles elles ont fait face, on connaît leur parcours. Elles évoluent dans la LPHF bien sûr grâce à leur talent, mais surtout parce qu’elles sont des leaders et personnes exceptionnelles et des travaillantes acharnées.

Analyste des matchs à RDS, Leclaire est une spectatrice privilégiée des débuts de la LPHF. Sans penser être une modèle, elle souhaite inciter d’autres femmes à prendre leur place dans le monde du sport.

Chose certaine, ces trois femmes désirent faire avancer le hockey féminin en améliorant les conditions pour les futures générations. Elles ont pensé que la LPHF a connu un excellent départ.

La grosse différence est l’investissement majeur. Il y a une convention collective incluant des congés parentaux et une pause pour les Jeux olympiques, énumère Leclaire. La ligue a rassemblé presque toutes les meilleures joueuses au monde, la couverture est professionnelle, les gens en parlent. On a des conditions pour que ça fonctionne.

Les trois sont unanimes, la LPHF a tout ce qu’il faut pour rester.