La capitaine de l’équipe de France se joint aux Carabins

Montréal, le 23 janvier 2012 – Les spectateurs avertis ont remarqué qu’un nom particulier s’était ajouté à l’équipe de hockey féminin des Carabins à son dernier match à domicile: Marion Allemoz. En levant les yeux, ils ont pu constater que cette attaquante savait manier une rondelle. Mais contrairement à ses coéquipières, elle n’a pas grandi en idolâtrant les Roy, Lecavalier et autres Crosby, mais plutôt les Bozon, Huet et Da Costa.

Il y a un mois à peine, elle jouait toujours sur les glaces de l’Hexagone avec le Pôle France féminin de Chambéry, sa ville natale. Cette équipe créée en 2008 permet enfin aux joueuses d’élite de la région de pouvoir planifier leur horaire en fonction de leurs études et du hockey. Cependant, elle fait partie d’une ligue de jeunes hommes de catégorie junior. «Ça faisait déjà un an ou deux que je songeais à jouer au hockey ailleurs, dit la joueuse de 22 ans. Je souhaitais jouer à un niveau différent et vivre une autre expérience.»

L’Université du Dakota du Nord a communiqué avec elle, mais la hockeyeuse a dû changer son fusil d’épaule après avoir échoué à un test d’anglais. Une nouvelle chance s’est toutefois présentée lorsque Danièle Sauvageau, la directrice générale du programme de hockey féminin des Carabins, est allée en France à titre de mentore de la Fédération internationale de hockey sur glace. Marion Allemoz lui a alors fait part de son désir de jouer au Canada.

Après quelques discussions avec l’entraineuse-chef Isabelle Leclaire, Marion Allemoz a pris la décision de se joindre à l’équipe de l’Université de Montréal. Son avion a atterri le 4 janvier, deux jours avant son premier match. Elle loge chez l’ancienne capitaine des Carabins, Stéphanie Daneau.

Pour celle qui n’était venue que quelques jours au Québec et qui ne suivait pas les activités de la Ligue nationale de hockey, la surprise a été grande de voir des matchs à la télévision tous les soirs et de constater à quel point ce sport prenait de la place dans la métropole.

Une porte ouverte pour les joueuses européennes
Le 6 janvier, Marion Allemoz est devenue la troisième joueuse européenne à revêtir l’uniforme bleu-blanc-noir après les Suisses Camille Balanche et Aline Desarzens. «Je dirais que le jeu est plus rapide et beaucoup plus physique, note la jeune femme, mais nous voulons jouer ici, car nous savons que le niveau est plus élevé.»

«Il y a quelques joueuses assez talentueuses en France qui pourraient avoir envie de venir jouer chez nous, affirme Isabelle Leclaire. Et les joueuses qui font partie du programme national comprennent ce que cela implique en termes d’entrainement et de préparation, et elles possèdent une bonne éthique de travail.»

L’ajout de Marion Allemoz améliore la formation des Carabins, qui occupe présentement le deuxième rang de la Ligue universitaire du Réseau du sport étudiant du Québec. «L’arrivée de Marion Allemoz, qui est une bonne joueuse, ajoute de la profondeur à notre attaque, souligne l’entraineuse-chef. Si nous pouvons terminer la saison avec quatre trios offensifs complets, ce sera plus facile d’être compétitives.»

L’espoir de participer aux Olympiques
La joueuse native du pays de Cristobal Huet fait partie de l’équipe nationale depuis l’âge de 16 ans. «Nous avons une équipe très jeune, alors c’est l’âge moyen pour entrer dans l’équipe, explique-t-elle. Les joueuses partent souvent au bout de quelques années pour se consacrer pleinement à leur travail ou à leurs études.»

Marion Allemoz est aujourd’hui capitaine de l’équipe nationale de France et souhaite l’amener à un autre niveau. L’objectif de cette équipe est de remporter le championnat du monde de la division 1, groupe B, à Hull, en Grande-Bretagne, en avril prochain. Gagner la finale lui permettrait de passer dans le groupe A l’an prochain. Elle devra ensuite remporter le championnat du groupe A pour atteindre le tournoi auquel participent le Canada et les États-Unis et ainsi espérer pouvoir se qualifier pour les Olympiques de Sotchi en 2014.

La joueuse française retournera donc chez elle à la fin de la saison en cours. Cependant, elle compte bien revenir cet automne et poursuivre son aventure avec les Bleues.

Source : Mathieu Dauphinais, agent d’information sportive