Maude Gélinas, le cerveau de l’équipe de hockey
Montréal, le 20 février 2013 – Durant l’entrainement, l’entraineuse-chef Isabelle Leclaire présente un nouvel exercice. Elle explique qu’après les cinq premières minutes celui-ci sera inversé afin de l’exécuter des deux côtés. Les joueuses se mettent en place sur la patinoire, sauf une.
Maude Gélinas va à la rencontre de son entraineuse pour lui dire que quelque chose cloche. Inverser l’exercice est inutile d’après ses calculs.
«Au début, quand Maude s’avançait pour me corriger, je m’obstinais un peu, avoue la pilote de l’équipe de hockey féminin des Carabins. Maintenant, je sais qu’elle a toujours raison, alors j’apporte les changements », ajoute Isabelle Leclaire avec le sourire.
L’étudiante-athlète de 20 ans, surdouée en mathématiques, a développé une excellente vision du jeu. Membre d’un trio avec les deux meilleures marqueuses de l’équipe, Kim Deschênes et Josianne Legault, elle réussit à tirer son épingle du jeu.
Son bon travail se traduit sur la feuille de pointage. En 18 matchs joués cette saison, Maude Gélinas a inscrit 6 buts et obtenu 12 passes. L’attaquante peut même marquer en tirs de barrage, comme elle l’a démontré dans la plus récente victoire de l’équipe sur les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa grâce à ce qu’elle décrit comme sa «feinte classique». De plus, elle n’a écopé d’aucune pénalité jusqu’ici.
«Maude compense ses lacunes par son intelligence sur la glace, affirme Isabelle Leclaire, qui la suit depuis plusieurs années. Elle est toujours bien placée et elle connait ses forces et ses limites. Cela lui permet d’augmenter son taux de succès dans le jeu. Et elle ne ménage jamais ses efforts.»
Maude Gélinas
Maude Gélinas
«Mon rôle, c’est de faire ressortir les meilleures joueuses, de leur faire de bonnes passes, dit Maude Gélinas. Je sais que ma faiblesse, c’est ma vitesse, mais j’essaie toujours de ressortir avec la rondelle. J’ai aussi un rôle défensif à remplir, en jouant notamment en désavantage numérique.»
Le modèle de l’étudiant-athlète
Ses coéquipières sont bien au fait de ses succès scolaires. Que ce soit en génie biomédical à Polytechnique Montréal, où elle a étudié durant sa première saison, ou en mathématiques, Maude Gélinas excelle. Les joueuses des Carabins savent qu’elles peuvent se tourner vers elle pour lui demander de l’aide et la jeune femme se rend toujours disponible.
Lorsqu’on pose une question à laquelle personne ne peut répondre, c’est à elle qu’on s’adresse. On imagine qu’elle connaitra bien la réponse. «On en rit. Les mathématiques, ça m’est toujours venu facilement. Des fois, on me demande même de compter les gens dans l’autobus. Je crois que c’est devenu le running gag de l’année», raconte celle qui veut se spécialiser en actuariat.
Depuis son arrivée au sein de l’équipe au début de la saison précédente, la joueuse de Carignan a fait sa place dans la formation. Si elle était plus réservée au départ, elle ne se gêne plus pour signaler les erreurs dans un exercice et s’exprimer sur le banc.
«Avant, c’était une fille très gênée qui ne disait pas un mot, remarque sa coéquipière Ariane Barker, qui joue avec Maude Gélinas depuis plusieurs années et qui s’est jointe aux Carabins en même temps qu’elle. Maintenant, elle prend beaucoup plus sa place dans l’équipe. Elle ne parle pas pour rien dire, alors quand elle nous encourage, on sait que ça vient du cœur.»
Les séries débutent cette semaine
L’équipe de hockey féminin a les yeux tournés vers l’après-saison. L’an dernier, elle a obtenu une médaille d’argent au championnat canadien, le meilleur résultat de la jeune histoire de cette formation qui s’est élancée sur la glace en 2009. Les Bleues désirent participer à ce tournoi de nouveau, mais elles devront remporter le championnat provincial pour obtenir leur laissez-passer.
«D’avoir vécu cette expérience l’année dernière, c’est une motivation supplémentaire pour nous, assure Maude Gélinas. On sait ce que c’est et nous savons que nous pouvons rivaliser avec toutes les équipes au pays.»
Cette semaine, les porte-couleurs de l’UdeM affrontent les Gee-Gees d’Ottawa dans une série de trois rencontres de demi-finale provinciale. Les parties entre ces deux équipes ont été très serrées cette année et ont donné droit à du jeu physique.
Ensuite, les Bleues pourraient bien croiser le fer en finale avec les Martlets de l’Université McGill, qui ont terminé au premier rang du classement et qui ont remporté les sept derniers championnats québécois.
«Nous sommes encore plus motivées cette saison, indique Ariane Barker. Nous sommes sur la bonne voie. Nous travaillons plus fort à l’entrainement et je crois que nous possédons les outils pour réussir.»
Si elles gagnent, Maude Gélinas et ses coéquipières pourront tenter de remporter une autre médaille au championnat canadien, présenté du 7 au 10 mars à l’Université de Toronto.
Source : Mathieu Dauphinais, agent d’information sportive