Les Carabins vibrent au rythme de la Coupe du Monde

Montréal, le 14 juin 2010 – Depuis vendredi dernier, la terre entière a les yeux rivés sur l'Afrique du Sud alors que s'est amorcée la Coupe du Monde de soccer. Si certains suivent l'événement de loin, d'autres, comme les membres des équipes de soccer des Carabins de l'Université de Montréal, vibrent carrément au rythme des trompettes entendues dans les stades où se jouent les matchs.

« C'est un grand événement, indique le milieu de terrain Colin Parenteau-Michon (étudiant libre), lui qui a rejoint les Bleus en janvier dernier. Cela unifie les pays et on dirait que les gens oublient leurs soucis ».

Les propos de Kevin Chan-Yu-Tin (kinésiologie), qui lui en sera à sa première saison avec les Carabins en septembre, vont dans le même sens : « Il n’y a aucun aspect religieux, politique, économique, etc. Le soccer amène tous les peuples ensemble vers un seul but, celui d’apprécier l’art du jeu et l’intelligence collective auquel chaque joueur contribue individuellement ».

Il faut dire que la passion qu'ont les fanatiques du ballon rond envers leur équipe nationale atteint parfois des niveaux légèrement démesurés. « La passion que les Québécois ont pour les Canadiens de Montréal n'a rien à voir avec celle des amateurs de soccer envers leur équipe nationale, souligne l'entraîneur-chef de l'équipe masculine des Carabins, Pat Raimondo. Il y en a qui sont prêts à payer pour des billets pour assister à un match de leur équipe avant de mettre de la nourriture sur la table de leur famille ».

Cette passion est de plus en plus présente au Québec, le soccer étant de plus en plus populaire, particulièrement chez les jeunes. La présence de nombreux groupes ethniques dans la région de Montréal aide également à faire vibrer la ville lors des événements majeurs comme la Coupe du Monde et l'Euro.

« Aujourd'hui, on peut voir des jeunes dans la rue avec l'uniforme de leur équipe préférée, raconte Raimondo. On ne voyait pas cela il y a 10 ou 12 ans. C'est aussi bien de voir les petits groupes ethniques s'afficher et célébrer les victoires importantes », poursuit-il en faisant entre autres références aux célébrations de la communauté algérienne lorsque l'équipe s'est qualifiée pour le Mondial.

Une Coupe du Monde particulièrement spéciale
Une des raisons pour laquelle l'édition 2010 de ce championnat mondial est particulière est le fait qu'il a lieu pour la première fois sur le continent africain. Tous s'entendent d'ailleurs pour dire que c'est un événement spécial pour la communauté africaine.

« Cette Coupe du Monde  a un goût particulier pour moi, car elle est organisée pour la première fois sur le sol africain, indique l'attaquant Kerfalla Kourouma (communication), lui qui est originaire de Conakry en Guinée. J'espère de tout mon coeur que les équipes africaines nous feront honneur ».

« Ma famille vient de l’Ile Maurice alors la Coupe du Monde étant en Afrique pour la première fois, c’est quelque chose de très grand pour tous les Africains », confirme Chan-Yu-Tin.

L'Espagne, les favoris
Quand on demande aux différents membres des Carabins qui sont les favoris, le choix revenant le plus souvent est l'Espagne. « Depuis l'Euro 2008, qu'elle a remporté, l'Espagne a compris comment gagner des titres majeurs, contrairement au passé où elle était toujours restée éteinte, analyse Nadège Akamse (adaptation scolaire), qui a écoulé ses cinq années d'admissibilité avec l'équipe féminine de soccer des Bleus. Désormais, elle possède le talent et l’expérience des grandes victoires ».

Cependant, Raimondo rappelle qu'aucune équipe n'a remporté la Coupe du Monde après avoir gagné la dernière édition de l'Euro. Pour sa part, il prévoit plutôt une finale opposant l'Angleterre à l'Italie, les champions en titres.

Le choix de Kevin McConnell, entraîneur-chef de l'équipe féminine des Carabins, est l'Argentine et ce, malgré le « facteur Maradona ». En effet, la présence du héros national Diego Maradona comme entraîneur-chef de l'Argentine ne fait pas l'unanimité. Raimondo croit au contraire que le peu d'expérience et de crédibilité qu'a Maradona comme entraîneur nuira à la talentueuse formation.

Cependant, quand vient le temps de choisir son équipe préférée, la fibre nationale est plutôt forte. « Étant donné que mon pays natal participe à cette Coupe du Monde, j’appuie incontestablement les lions indomptables du Cameroun », souligne Akamse, native de Nomayos au Cameroun. De son côté, Kourouma prend pour tous les pays africains puisque la Guinée ne s'est pas qualifiée.

Quand son pays natal n'est pas présent, il est facile de trouver des raisons pour prendre pour un pays ou l'autre. « J'aimerais que l'Angleterre l'emporte, affirme Chan-Yu-Tin. Ils ont une riche histoire en soccer, mais n'ont gagné qu'en 1966. Ce serait bien de les voir gagner avec ce groupe de joueurs très talentueux ».

De son côté, Parenteau-Michon admet aimer les équipes qui comptent sur un noyau de jeunes joueurs tel l'Allemagne.

Une bonne raison de faire la fête et d'apprendre
Puisque les nombreux cafés et bars sportifs de la ville diffusent les rencontres, les occasions pour les Carabins de se réunir afin de regarder un match seront nombreuses. Les joueurs de l'équipe masculine prévoient aussi se rencontrer les samedis après-midi au CEPSUM pour un BBQ après leur match de ligue d'été.

Cependant, la Coupe du Monde est aussi une belle occasion d'apprendre en regardant des matchs de très haut niveau. « Quand je regarde une partie, je la regarde autant avec mes yeux de partisans que mes yeux d'entraîneur, explique Raimondo. J'observe à quel moment l'entraîneur décide de faire un changement, quelles tactiques sont utilisées selon les situations, etc. Nos athlètes font la même chose. Ils peuvent apprendre énormément en regardant des matchs de ce calibre ».

Le monde entier vibrera ensemble jusqu'au couronnement des nouveaux champions le 11 juillet prochain. Parions que l'on retrouvera quelques Carabins dans la foule lors des célébrations dans les rues de Montréal.