Pierre Lamy, l’entraineur sur les bancs d’école

Montréal, le 12 décembre 2013 – Lorsque Pierre Lamy s’est joint aux Carabins au printemps 2012, il désirait non seulement amener le programme de natation au sommet, mais également retourner aux études, à la maitrise puis au doctorat, qu’il entreprendra au début de la nouvelle année.

En janvier 2013, l’entraineur-chef des Bleus a entamé une maitrise en sciences de l’activité physique. Fort de 28 ans d’expérience en tant qu’entraineur de natation, en plus d’avoir lui-même nagé, il veut concevoir un outil pour aider les entraineurs à développer les habiletés de leurs nageurs. Pour Pierre Lamy, l’objectif est de permettre aux entraineurs aux plus hauts échelons de travailler à préserver les qualités acquises par leurs athlètes, sans avoir à enseigner davantage.

«L’idée, c’est d’élaborer une méthode d’entrainement des habiletés, explique-t-il au cours d’une rencontre dans son bureau au CEPSUM. Je ne fais pas ce travail exclusivement pour ma maitrise. Je me questionne sur ce qu’on peut améliorer dans ce sport. J’aime enseigner et je crois qu’il est important de transmettre le savoir.» D’ailleurs, Pierre Lamy est intervenant aux niveaux 2 et 3 du Programme national de certification des entraineurs, en plus de donner des conférences au nom de l’Institut national de formation des entraineurs.

Dans son travail de recherche, il s’intéresse donc à la biomécanique chez les nageurs, ce qui ne lui déplait pas. «Pour moi, c’est un retour dans le temps, dit-il. J’ai vécu mes meilleures années lorsque j’étais étudiant-athlète à l’Université Laval. Dès que j’ai décidé de me joindre aux Carabins, j’ai souhaité étudier en même temps. Ça me garde jeune», déclare l’étudiant de 50 ans dont les travaux sont supervisés par le directeur du Département de kinésiologie de l’UdeM, François Prince.

Les nageurs sont bien au courant de la démarche de leur entraineur et ils savent qu’il comprend leur réalité. «D’un côté, je veux montrer qu’il est possible de concilier les études et le travail même s’il faut faire des choix pour réussir, indique Pierre Lamy. En même temps, j’essaie de toujours rester très humain. Je suis à l’écoute des athlètes. S’il faut que j’en rencontre un pendant cinq minutes de plus, je vais le faire.»

Mettre à l’avant-scène les nageurs
Même si le poids de nombreux trophées et autres distinctions pèse sur les tablettes au-dessus de la table de travail de Pierre Lamy, il n’y accorde que peu d’intérêt. Cependant, les photos accrochées dans son bureau des nageurs qu’il a entrainés lui rappellent de bons souvenirs. Notamment, celle du nageur paralympique multimédaillé Benoit Huot, les bras dans les airs après avoir remporté la première médaille d’or canadienne aux Jeux de Londres, est particulièrement inspirante. «En regardant cette photo, on voit la somme de huit ans de travail», mentionne Pierre Lamy avec émotion.

L’entraineur ne peut pas se plaindre de manquer de nageurs à soutenir avec plus de 50 étudiants-athlètes dans sa formation, en plus de nageurs paralympiques qu’il continue de suivre. Chez les Carabins, seule l’équipe de football compte davantage d’athlètes. Cependant, même s’il désire aider chaque nageur à améliorer ses temps personnels, il voit le tout dans un esprit d’équipe.

«Notre but principal, c’est toujours de faire de meilleurs temps, résume-t-il. Si tous les nageurs réussissent à s’améliorer, l’équipe s’améliore. Il faut donc travailler ensemble. Ensuite vient le recrutement pour établir une stratégie à plus long terme et s’assurer qu’on peut être plus rapide dans chacun des styles de nage.»

Cette saison, les Bleus ont remporté chacune des trois coupes universitaires du Réseau du sport étudiant du Québec par un écart considérable de points jusqu’ici. À la mi-saison seulement, déjà 16 nageurs sont qualifiés pour les championnats de Sport interuniversitaire canadien (SIC), soit seulement trois de moins que l’an dernier. Les représentants de l’UdeM seront à surveiller au championnat provincial présenté du 7 au 9 février à Sherbrooke et aux championnats de SIC à Toronto du 20 au 22 février.

De nombreuses ressources à l’UdeM
Pierre Lamy croit beaucoup en la science. En discutant avec lui, la natation apparait dans toute sa beauté et sa complexité. «À l’UdeM, toutes les ressources sont là, souligne-t-il. Je suis toujours ouvert à collaborer avec le Département de kinésiologie. Des stagiaires peuvent travailler avec les nageurs. De plus, en pouvant compter sur un préparateur physique, une nutritionniste, des physiothérapeutes et autres professionnels, on forme une équipe multidisciplinaire.»

Il reste encore beaucoup à découvrir sur un sport où le moindre détail peut avoir une influence sur les centièmes de seconde qui mèneront à une médaille d’or ou d’argent. Pierre Lamy est donc loin de manquer de détermination et de motivation pour pousser ses recherches et ses nageurs toujours plus loin.

Source : Mathieu Dauphinais, agent d’information sportive