Donner pour couronner un parcours d’exception sous le signe de l’excellence
Louise Nadeau, professeure émérite du Département de psychologie à l’Université de Montréal, membre du Cercle des alumni et gouverneure des Carabins, partage la réflexion qui l’a menée à faire un très généreux don planifié à l’Université.
Le fait que j’ai pratiqué du sport d’excellence pendant mes études a été déterminant pour tout mon parcours, déclare d’emblée Louise Nadeau.
Récipiendaire de l’Ordre du Canada, de l’Ordre national du Québec et membre élue de l’Académie canadienne des sciences de la santé et de la Société royale du Canada, elle se remémore avec plaisir ses études de 1969 à 1972 au Département de psychologie de l’Université de Montréal. C’est à ce moment qu’elle plonge – littéralement – dans un univers qui allait teinter tout le reste de son parcours.
J’ai goûté au sport d’excellence en nageant avec deux entraîneurs bénévoles, dont Jean-Pierre Cyr qui a été, peu après, directeur de natation aux Jeux Olympiques de Montréal, explique-t-elle. C’était une période effervescente dans les universités, un record de natation venait d’être battu chez les hommes à McGill et on sentait qu’on pouvait pousser plus loin!
Pour celle qui se rendait à la piscine trois fois par semaine, l’expérience de faire partie d’une équipe d’excellence universitaire dépassait largement les rebords de la piscine. C’est en côtoyant des étudiants-athlètes d’autres sports et en s’immergeant dans les revues et ouvrages sportifs de la bibliothèque de feu le Département d’éducation physique, alors rue Mont-Royal Ouest, qu’elle a acquis des habiletés qui s’avéreront fondamentales pour le développement de son parcours professionnel.
D’abord, j’ai compris l’importance de la transdisciplinarité, dit-elle. Ensuite, j’ai appris à être performante au bon moment, de la bonne façon, ce qui lui aura été utile lors de son passage sur les planches comme comédienne et dans son métier de psychologue et de professeure par la suite.
Ce qui aura été déterminant pour moi, conclut-elle, c’est cette solidarité transdisciplinaire que j’ai acquise dans mon équipe d’excellence.
En choisissant de poursuivre sa carrière à l’Université, Louise Nadeau a voulu poursuivre dans la voie que le sport d’excellence lui avait apprise.
Mon souci a toujours été de m’investir pour l’avancement des étudiants, explique-t-elle, tant en classe que dans les autres volets de leur expérience sur le campus. Les données nous donnent raison aujourd’hui, mais ça fait longtemps que je suis convaincue qu’il est important de bouger, de pratiquer des activités physiques, pour avoir une belle qualité de vie.
Avec l’accroissement du temps passé par les jeunes devant les écrans au fil des année, Louise Nadeau s’inquiète pour les étudiants.
Le CEPSUM et les Carabins sont plus importants que jamais, on a des mesures sur la santé mentale et physique qui nous disent qu’il faut être vigilants !
C’est en plaçant au cœur de sa réflexion les dimensions académique et sportive de l’expérience étudiante que Louise Nadeau a poussé plus loin encore son engagement universitaire. Membre du comité de philanthropie du Département de psychologie et membre du conseil du CEPSUM, elle a fait un don planifié d’une valeur totale de 500 000$ à 600 000$ pour le Département de psychologie et pour l’équipe féminine de natation des Carabins.
Je me suis concentrée sur mon équipe, que je considère toujours mon équipe, dit en riant la nageuse de 77 ans pour qui le sport féminin est une priorité « depuis bien avant que ça ne devienne une tendance! ».
Évoquant l’Europe et les États-Unis, Louise Nadeau estime que le sport d’excellence universitaire au Canada, et en particulier à l’Université de Montréal, réussit à offrir aux étudiants les meilleures conditions de réussite académique et sportive, afin de les amener à réussir dans la vie. Mais même pour un programme aussi important que celui des Carabins, « la philanthropie est encore difficile au Québec, constate-t-elle, on n’a pas de tradition dans la communauté francophone comme on en voit ailleurs ». Fière de mettre l’épaule à la roue, elle espère voir se multiplier les gestes philanthropiques importants pour le sport universitaire francophone.
C’est le job de chaque université d’inviter les alumni à appuyer les prochaines générations, dit-elle en faisant référence à la campagne majeure L’Heure est brave de l’Université de Montréal.
Repensant à ses débuts effervescents sur le campus en pleine Révolution tranquille, Louise Nadeau s’estime privilégiée d’avoir connu un parcours aussi stimulant.
On donne par fierté et on donne parce qu’on se sent redevable, pense-t-elle en évoquant son alma mater. Le bassin des Carabins est un moteur pour l’attachement et pour la fierté envers l’Université !
Sur cette pensée, celle qui a donné son maillot de nageuse Carabins à la collection d’archives du CEPSUM empoigne son sac à dos bleu orné du logo des Carabins pour se diriger d’un pas déterminé vers la piscine du CEPSUM.
À voir : l’excellente entrevue produite par la Faculté d’arts et sciences avec Louise Nadeau sur son engagement envers le Département de psychologie, les Carabins et l’Université de Montréal.