La soif d’adrénaline de Laurence St-Germain

Année après année, la skieuse Laurence St-Germain utilise la pression comme carburant pour dévaler les pistes. Dans des Coupes du monde qui ont parfois été plus calmes que certains entraînements, l’étudiante en génie biomédical à Polytechnique Montréal a dû réajuster le tir durant la pandémie afin de mériter son billet pour les Jeux olympiques de Pékin.

Je suis quelqu’un qui aime et qui gère la pression. Sans spectateurs, ç’a notamment donné des mondiaux pas très spéciaux et c’est dur pour moi de gérer ce manque de stress. C’est le plus gros défi des dernières années, mentionne l’athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges.

La période d’adaptation est d’ailleurs toujours en cours. St-Germain a fait appel à une préparatrice mentale durant l’été pour retrouver et peaufiner le bon état d’esprit lorsque vient le temps d’entrer en scène.

L’année dernière, il y avait tellement moins d’ambiance aux courses, on se sentait plus comme à l’entraînement et j’ai dû m’adapter, poursuit l’ancienne représentante de l’Université du Vermont dans la NCAA.

Je travaille encore là-dessus, il y a certaines courses où je ne suis pas assez stressée ! J’ai trouvé une routine mentale et c’est super bénéfique pour moi. Ça m’aide à rester active et motivée dans le parcours.

Cette frénésie qui la propulse habituellement provient notamment de tout ce qui entoure la compétition. Elle s’accentue lorsque des membres de sa famille assistent à l’événement, chose qui n’est pas arrivée lors des deux dernières campagnes et qui restera ainsi dans la capitale chinoise.

Je performe mieux quand mes parents sont là. Ça rend le tout encore plus spécial, ça ajoute de la pression et je suis à l’aise avec ça, parce que je suis en mesure de l’utiliser, affirme celle qui cite en exemple ses premiers Jeux, de même que les Championnats universitaires américains.

Progression

La saison 2021-2022 n’a pas commencé de la façon espérée pour la Québécoise, elle qui visait les podiums en début de calendrier. Elle a néanmoins fini parmi les 15 premières à trois occasions en slalom, dont deux tops-10, afin de répondre aux critères de qualification olympique de la fédération canadienne de ski alpin.

Son meilleur résultat a été signé à sa dernière sortie du côté de Schladming, en Autriche, où elle s’est classée huitième.

Une grande aide

Laurence St-Germain est étudiante à la Polytechnique depuis 2019 et elle a pris part à sa première session en génie biomédical cet automne.

Comme c’est le cas pour bien des athlètes, l’horaire de la skieuse nécessite une logistique et une organisation exemplaires pour gérer son emploi du temps. Des aptitudes qu’elle a développées dès le début de sa carrière.

La pandémie ayant forcé la tenue de l’ensemble de ses cours à distance, Laurence a pu tirer profit de la situation et d’un rare avantage qu’elle lui a apporté.

Tout était en ligne et c’était ma première session depuis le secondaire où je ne manquais aucun cours ! Ça demande de la planification et ce n’est pas toujours facile avec l’Internet des hôtels, mais le programme des Carabins internationaux m’apporte beaucoup de soutien. C’est vraiment super ! Ça m’a enlevé du stress et j’ai réussi à faire des examens en Europe très facilement, explique-t-elle.

Diplômée en science informatique au sud de la frontière, l’athlète de 27 ans est maintenant habituée à la conciliation sport et études. La flexibilité offerte par ses enseignants a facilité la tâche dans sa préparation olympique. Elle demeure constamment en contact avec eux et profite de leurs disponibilités pour poser toutes ses questions.

La relation avec les enseignants devient très importante et quand le livre est optionnel, moi je l’achète ! Mon truc est d’en faire tous les jours. Si je manque une ou deux journées, puisque je ne sais jamais si l’entraînement va être plus long ou quels seront mes déplacements, je dois anticiper. Ce n’est pas d’essayer d’être en avance, parce que je ne le suis jamais, mais bien de rester à jour ! dit-elle en riant.