Pour Victoria Stevens, quand le sport va, tout va
Montréal, le 8 mai 2012 – Maintenant que Victoria Stevens a mis fin à sa saison de ski alpin et qu’elle a terminé tous ses examens, elle peut songer à ses nombreux autres projets. Après avoir quitté l’équipe nationale pour se joindre aux Carabins de l’Université de Montréal en 2011, elle pourra enfin profiter de son été. Tiens, pourquoi ne pas commencer par un voyage en vélo de Montréal à la Nouvelle-Écosse?
«C’est une décision que j’ai prise sur un coup de tête avec une de mes amies, dit Victoria Stevens, qui n’a jamais pu tenir en place depuis son enfance. On pourrait partir à la mi-mai. Ça nous prendra peut-être deux semaines. Je ne sais pas.»
L’an dernier à pareille date, elle avait dû se rendre à Calgary avec l’équipe nationale de ski alpin pour s’entraîner en vue de la prochaine saison. Au cours des trois dernières années, la skieuse de 22 ans a mis en veilleuse la pratique d’autres sports et cela a fini par lui peser. «J’ai toujours aimé faire du sport, mais j’ai dû me limiter à l’entraînement en gymnase et au ski», souligne-t-elle.
À 17 ans, lorsqu'elle avait été approchée par l'équipe du Québec de ski alpin, elle avait repoussé son entrée d'un an pour continuer à jouer au soccer au niveau AA avec l'Ottawa Internationals, dans sa ville natale. À l’école secondaire Louis-Riel, où elle étudiait en banlieue de la capitale nationale, elle a joué avec presque toutes les équipes, que ce soit au soccer, au volleyball, au disque d’équipe (ultimate) ou au basketball.
Bien qu’elle ait acquis de grandes aptitudes dans toutes ces disciplines, c’est véritablement sur les pentes de ski qu’elle excelle. Ses parents l’ont initiée à ce sport dès l’âge de deux ans. «Ils avaient un chalet près du mont Tremblant et nous allions souvent skier ensemble», raconte-t-elle.
Une première saison exceptionnelle
L’arrivée de Victoria Stevens sur le circuit universitaire n’est pas passée inaperçue dans le Réseau du sport étudiant du Québec. En 2011, elle était tout de même montée sur le podium aux championnats canadiens civils, terminant troisième au slalom géant à Nakiska, en Alberta.
«En arrivant sur le circuit universitaire, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, mentionne-t-elle. C’était la première fois depuis longtemps que je commençais une saison sans avoir fait de camp d’été.» Mais le fait de retrouver chez les Bleus deux anciennes coéquipières de l’équipe du Québec, Maude Longtin et Marilou Morin-Perrin, a facilité son intégration chez les Carabins.
Sa première journée a été difficile en raison d’une chute faite à la deuxième descente au mont Sutton. «J’ai eu une petite période d’adaptation, admet-elle. On me disait qu’il était important de finir le parcours pour marquer des points au profit de l’équipe. Jamais auparavant on ne m’avait présenté le ski comme un sport d’équipe. Donc pour moi, la première compétition a été surtout dure mentalement.»
Sa première victoire n’a cependant pas tardé. La semaine suivante, au mont Saint-Sauveur, elle gagnait les deux courses de slalom. Elle remportera ensuite les trois suivantes, en plus de l’épreuve de slalom du championnat provincial, pour être couronnée championne individuelle de la saison en vertu d’un total de six victoires en neuf courses.
Ses exploits ont également été récompensés au Gala Méritas des Carabins, alors qu’elle a reçu le titre de recrue féminine de l’année, tous sports confondus, chez les Bleus.
Un sain équilibre
Du sport, Victoria Stevens en mange, mais elle met autant d’énergie dans ses études. «Après trois ans à faire du ski à temps plein, je sentais que je devais retourner à l’école, avoue-t-elle. Cette année, ma priorité était vraiment de ce côté-là. Je devais réapprendre à étudier. Quand j’avais un choix à faire entre l’école et le ski, je ne voulais pas manquer mon cours.»
Étant très exigeante envers elle-même sur les pentes comme en classe, Victoria Stevens n’a ménagé aucun effort pour réussir. «Durant la session d’automne, je ne faisais qu’étudier, se souvient-elle. Le ski m’a aidée à ramener un peu d’équilibre dans ma vie.»
Fille d’un père néo-écossais, dont elle a hérité un léger accent anglophone, et d’une mère originaire de Sorel, l’étudiante-athlète a grandi à Ottawa. N’ayant jamais été inscrite dans un cégep, elle est entrée à l’UdeM au baccalauréat 120 crédits. Pour l’an prochain, elle hésite toujours entre l’ergothérapie et la biologie, mais elle rêve de devenir médecin.
Les ambitions sont donc grandes chez cette jeune femme qui vient de terminer sa première année d’études universitaires. Mais, tout comme un parcours de vélo de plus de 1100 kilomètres, rien ne semble pouvoir ébranler sa confiance et sa volonté.
Source : Mathieu Dauphinais, agent d’information sportive