Rencontre avec Olivier Lacaille
Montréal, le 10 mars 2011 – Le journaliste Félix Rémillard a assisté à la dernière coupe universitaire de ski alpin présentée au Mont Gabriel les 19 et 20 février dernier. Sur place, ce collaborateur spécial a rencontré le meneur du classement individuel masculin, le Carabin Olivier Lacaille. Questions-réponses avec ce skieur sur son expérience aux derniers Jeux mondiaux universitaires à Erzurum, en Turquie.
Avec la pluie qui s'est abattue sur le Québec cette semaine, on aurait pu croire que nos athlètes universitaires allaient en baver sur les pentes du Mont Gabriel, mais c'est tout le contraire qui est arrivé alors que la glace a offert aux coureurs une base solide dans laquelle enfoncer les lames affutées de leurs skis de slalom. Simon Mannella, de l'Université Laval, a dominé les différents parcours en remportant les deux médailles d'or du week-end, alors que les cégepiennes Catherine Medeiros et Marilou Morin-Perrin, du Club Carabins, ont remporté les honneurs chez les dames.
Dans la foulée de cette avant-dernière fin de semaine de compétition, j'ai croisé Olivier Lacaille. De retour de Turquie, il a représenté le Canada avec six autres skieurs du circuit québécois aux Universiades d'hiver d'Erzurum. Ces jeux, qui en étaient à leur 25e édition, ont accueilli pendant dix jours plus de 3000 étudiants-athlètes en provenance de 57 pays. Reprenant l'esprit de Pierre-de-Coubertin, fondateur des Olympiques, cet événement compte 11 disciplines, dont le ski alpin. Je me suis entretenu avec le meneur du circuit universitaire sur son expérience.
Tu as obtenu les meilleurs résultats canadiens dans les cinq compétitions auxquelles tu as participées, tu dois être content de tes résultats.
– C'est toujours plaisant d'avoir des résultats autour du top 10 dans des compétitions internationales. Par contre, après ma septième place en super géant la première journée, je m'attendais à mieux faire dans les épreuves plus techniques, mais je suis quand même très fier et le seul fait de représenter le Canada, c'est déjà super gratifiant.
Ce n'était pas une première expérience aux Jeux Universitaires pour toi.
– Non, j'ai participé aux jeux de Turin en 2007. Ça avait plus ou moins bien été, mais c'était une première expérience dans un cadre international avec des caméras, des attachés de presse et tout le cirque. Cette année, j'étais moins intimidé. Je savais à quoi m'attendre et j'ai réussi à garder une meilleure concentration. Entre Turin et Erzurum, il y a eu la Chine mais les associations de ski canadiennes et américaines ont boycotté ces Jeux pour des raisons de sécurité. Il n'y avait pas d'hélicoptère pour transporter les athlètes à l'hôpital le plus près qui était à trois heures de route.
Comment fonctionne le processus de sélection? Huit québécois sur 12 skieurs, c'est excellent.
– Au Canada, l'association choisit les six meilleurs skieurs et les six meilleures skieuses en fonction des points FIS (Fédération Internationale de Ski) que l'on accumule au cours des compétitions. Pour l'association canadienne, il faut être étudiant à temps plein, ce qui n'est pas nécessaire pour tous les autres athlètes. Par exemple, des coureurs comme Bernard Graf ou Adam Zika (qui ont collectionné les médailles) sont sur les équipes «B» de la Suède et de l'Autriche en étudiant à temps partiel. Ça leur permet de faire beaucoup plus de ski, notamment en coupe d'Europe. Mais c'est bien de pouvoir se comparer et de voir que le Canada, et particulièrement le Québec, arrive à former des athlètes performants. Je connais aussi quelques skieurs québécois qui évoluent pour des équipes universitaires américaines mais qui n'ont pu participer aux Jeux parce qu'ils prenaient part à d'autres compétitions. Comme c'est un évènement universitaire, tout était à nos frais, mais on a eu de l'aide de l'Université de Montréal et ma famille m'a aidé à boucler la boucle dans mon budget d'étudiant. On travaille présentement à chercher des commandites privées pour les prochains Jeux dans deux ans.
Il y a eu beaucoup d'investissements dans les installations à Erzurum. On parle de 35 nouvelles infrastructures, ça avait l'air de quoi?
– C'est un très beau développement avec beaucoup de potentiel qui ressemble un peu à l'Ouest canadien avec des bols et du domaine hors-piste à volonté. Plusieurs millions d'euros ont été investis, ils ont construit cinq ou six remonte-pentes complètement neufs, des chalets, des nouveaux canons à neige, mais malheureusement ils ont eu des problèmes techniques et logistiques avec l'approvisionnement en eau pour les canons et il manquait vraiment de neige. Il n'y avait que la piste de compétition qui était ouverte et on ne pouvait pas descendre ailleurs. Il fallait faire des échauffements statiques. Nos entraîneurs, Vincent Lavoie et David Côté, ont été très utiles. Apparemment, il y avait de la neige l'an dernier, mais le domaine est quand même très beau et dès qu'ils auront réglé leurs problèmes de canons, il devrait vraiment y avoir de quoi s'amuser.
Olivier Lacaille sera en action à Stoneham les 18 et 19 Mars prochain dans la dernière tranche de la Coupe universitaire québécoise, déterminante au classement dans la course à finir avec Simon Mannella de l'Université Laval, 50 points derrière.