Les Carabins, coéquipiers pour la vie
Montréal, le 27 juin 2015 – Dans la salle d’opération, les deux médecins doivent retirer un rein par laparoscopie. Le travail d’équipe est primordial pour que l’intervention soit une réussite. Nawar Hanna, qui termine sa spécialisation en urologie, et son supérieur Julien Letendre ont depuis longtemps compris cette notion. Pendant leurs études à l’Université de Montréal, ils étaient déjà des coéquipiers. Toutefois, c’était sur un terrain de soccer.
Julien Letendre, un gardien de but, a entamé sa carrière avec les Carabins en 2002, parallèlement à ses études de médecine. Rapidement, il a constaté que plusieurs étudiants-athlètes suivaient un parcours similaire. «J’ai côtoyé de nombreux Carabins durant mes études, souligne-t-il. Dans mes cours, il y avait des étudiants membres des équipes de natation, de ski ou de tennis.»
Nawar Hanna l’a rejoint sur le terrain en 2006 à la position de milieu offensif, tout en faisant son entrée à la Faculté de médecine. Ensemble, ils ont joué deux saisons. Les Carabins ont alors remporté deux fois le championnat provincial, en plus de deux médailles de bronze au championnat canadien.
«Très tôt, nous savions que ces gars-là allaient réussir. Ils savaient où ils s’en allaient, se rappelle leur entraîneur-chef Pat Raimondo. Ils étaient très différents, mais avec des caractéristiques semblables. Ils étaient tous les deux très organisés. Mais Julien était plus technique, plus près du plan de match, tandis que Nawar était plus créatif et avait du flair.»
«La médecine, comme le soccer, c’est un travail d’équipe, résume Julien Letendre. Avec les Carabins, on apprend à rester ensemble dans l’adversité. Nous mettons notre égo de côté. C’est important en gestion de crise notamment.»
Ainsi, lorsque Nawar Hanna a dû choisir sa spécialité en médecine, il a pu se tourner vers son ancien coéquipier pour lui demander conseil. Ce dernier avait opté pour l’urologie quelques années auparavant.
«Quand on rentre dans une équipe, il y a toujours quelqu’un qui étudie dans un domaine apparenté au tien, dit Nawar Hanna. J’étais intéressé par la chirurgie et j’avais un cousin urologue qui m’a conseillé. Parler à Julien m’a également aidé et maintenant, c’est toujours un avantage de pouvoir compter sur lui à l’hôpital parce que je le connais bien, mais aussi parce que c’est un très bon médecin.»
Nawar Hanna a donc suivi les traces de son coéquipier et, même quand ce dernier a cessé de jouer pour les Carabins, ils sont demeurés en contact. Julien Letendre a fait une surspécialisation en France, mais à son retour, en 2014, il est devenu le superviseur de stage de Nawar à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Un peu plus d’un an après, Nawar a terminé ses études en urologie. Sa collation des grades est prévue le 18 juin. Il poursuivra ensuite son parcours à l’Université Harvard, où il entreprendra une surspécialisation en oncologie. Et qui sait si, un jour, les deux médecins ne travailleront pas en collaboration…
Maintenir des liens forts
Nawar Hanna et Julien Letendre comprennent toute l’importance de créer un esprit de famille et de maintenir les liens avec ses anciens coéquipiers. Ils ont même organisé récemment une ligue d’hiver de soccer pour garder le contact.
Par ailleurs, Julien Letendre est président du comité des anciens de l’équipe. Celui-ci remet annuellement 4000 $ en bourses à des athlètes prometteurs de l’équipe.
«Je me suis fait des amis pour la vie chez les Carabins et le groupe ne cesse de s’élargir, affirme Nawar Hanna. C’est une belle plateforme pour le réseautage. Je côtoie des gens de tous les domaines. Je connais des médecins, des pharmaciens. Même mon planificateur financier est passé par les Carabins!»
Des recrues de l’équipe masculine de soccer des Carabins continuent de choisir la médecine. Si elles le souhaitent, elles pourront toujours solliciter les conseils des anciens.
«D’autres ex-joueurs de soccer se dirigent en médecine comme Nicolas Suter et Louis Baillargeon, mentionne Julien Letendre. Nos anciens coéquipiers sont des gens en qui nous avons confiance et je peux les aider s’ils ont besoin de conseils.»
Terminer son parcours d’étudiant-athlète avec les Carabins n’est pas une fin en soi. Les coéquipiers demeurent des coéquipiers pour toujours et la famille s’agrandit chaque année.
Source : Mathieu Dauphinais, agent d’information sportive