Une découverte payante
Tout a commencé aux essais libres et regarde où tu es maintenant!
Cette phrase, l’entraîneur-chef de l’équipe masculine de soccer Pat Raimondo adore la répéter à son protégé Ismail Sow pour l’agacer. Pourtant, elle représente à la perfection le chemin qu’il a parcouru depuis son arrivée avec les Carabins.
Même s’il est né à Sherbrooke, Ismail a vécu toute sa vie en Ontario. Sans trop se poser de questions, il était convaincu que son cheminement scolaire allait se poursuivre à Ottawa ou Kingston, mais quelques petites recherches ont rapidement changé ses plans.
C’est en faisant mes recherches sur les meilleures écoles de «business» au Canada que j’ai vu le HEC, a expliqué le joueur qui aura 20 ans dans quelques jours. À ce moment, je n’avais jamais pensé à leur équipe de soccer et surtout que j’allais jouer. C’est quand j’ai vu les infrastructures que j’ai été impressionné et c’est là que je me suis dit que j’allais tenter ma chance.
Âgé de seulement 17 ans à l’époque, Ismail a envoyé un courriel à l’entraîneur qui n’avait aucune idée de qui il était. Sa réponse fut brève, mais claire.
Présente-toi aux essais libres.
C’est exactement ce qu’il a fait, tout comme une centaine d’autres joueurs qui tentaient de se tailler une place dans la formation.
Les essais ouverts étaient après le début de la saison d’automne. J’étais jeune et c’était difficile pour moi de m’entraîner avec des gars de 24 ans. De cette année-là, je suis finalement le seul qui était aux essais libres et qui a éventuellement fait l’équipe.
Il est arrivé ici avec un gros afro sur la tête, une belle personnalité et il était toujours souriant, a avoué avec humour Pat Raimondo. Il me demandait toujours s’il pouvait m’aider!
Le processus qui lui a permis d’enfiler l’uniforme des Bleus n’a toutefois pas été simple. À la suite des essais ouverts, il n’a pas été sélectionné, mais il s’entraînait tout de même une fois par semaine avec les joueurs réservistes. Il a finalement convaincu l’entraîneur de lui faire une place au sein de l’alignement et il s’est par la suite assuré de la conserver.
Il était un peu jeune pour notre équipe au départ, a ajouté l’entraîneur. Maintenant, il ne se gêne pas pour me dire avec confiance qu’il ne veut pas redonner sa place!
S’il continue sur sa lancée, il est vrai que sa place dans l’alignement est loin d’être en danger. En plus de son attitude impeccable hors du terrain, il a connu une saison fantastique l’an passé comme le démontre sa sélection sur la première équipe d’étoiles du RSEQ et sur la deuxième formation d’étoiles U SPORTS.
Maintenant, je prends plus de responsabilités, mais j’aime vraiment ça. Tout ce que je peux faire pour m’impliquer je le fais. Quand on dit que l’organisation des Carabins est une famille, ce n’est pas une blague. J’habite proche et j’aime être autour du CEPSUM.
Deux pour le prix d’un
Quoi de mieux pour un entraîneur que de trouver la perle rare? Savoir qu’elle vient en paquet de deux!
C’est exactement ce qui pourrait se produire l’an prochain, alors que le frère d’Ismail, Kareem, devrait se joindre aux Carabins tout en entamant ses études en génie mécanique à la Polytechnique.
Je ne sais pas s’il va être prêt à jouer dès l’an prochain, mais on est vraiment content, a admis le pilote des Carabins! Ils sont différents, mais ils viennent de la même famille, alors on sait quel genre de personne il est. On est habitué d’avoir des frères qui jouent ensemble ici et on aime ça. Il y a quelques années, on avait cinq duos de frère sur l’équipe!
C’est donc aux côtés de son frère qu’Ismail et ses coéquipiers pourraient procurer à l’équipe le premier titre national de son histoire. Ils sont passés bien près l’an passé [défaite en finale] et aux dires de celui qui porte le numéro 13, cette épreuve difficile a aidé à forger une ambiance formidable qui les aidera à compléter le travail cette année.