La vocation de Marie-Alex Bélanger
Montréal, le 18 février 2016 – On ne réalise pas toujours lorsque l'on prend une décision déterminante dans sa vie. Marie-Alex Bélanger en a pris une lors de son inscription à l'École secondaire Thérèse-Martin de Joliette. Ayant pris du retard dans le choix de sa concentration, elle n'avait plus que deux options : l'informatique ou le volleyball. Les Carabins sont très heureux aujourd'hui qu'elle ait choisi le sport.
Dix ans plus tard, sa force de frappe est la plus terrible du circuit québécois. De plus, mauvaise nouvelle pour ses adversaires, l'attaquante de six pieds et un pouce est accroc à la victoire. D'ailleurs, elle est particulièrement motivée à l'approche des séries qui commencent vendredi soir 18 h au CEPSUM avec le premier match de la série demi-finale contre le Rouge et Or.
« Dès le début avec les Libellules, notre but était véritablement de gagner. Nous avons remporté plein de titres, se rappelle Marie-Alex Bélanger. J'ai eu la piqûre de la compétition très tôt. »
Après sa dernière saison au niveau collégial au terme de laquelle elle a aidé les Lynx du Collège Édouard-Montpetit à remporter le titre provincial, elle s'est jointe à une équipe abonnée au succès.
Les Carabins venaient de gagner cinq des six dernières finales provinciales, en plus de deux médailles au championnat canadien. Durant cette période, les Carabins n'avaient perdu que 16 fois en 117 matchs de saison régulière.
Avec Bélanger, la passeuse recrue Katia Forcier et des joueuses d'expérience, les Bleus connaissaient une autre belle saison en 2013-14. Toutefois, malgré un nouveau championnat de saison régulière, les Carabins ont été surprises en finale par le Rouge et Or de Laval au terme d'un match épique de cinq manches qui a duré plus de deux heures.
« Ça a été un point tournant, se rappelle Bélanger. Notre défaite en finale lors de notre première année nous a fait réaliser qu'on ne peut rien prendre pour acquis. Cette expérience a été très formatrice. »
Dès l'année suivante, les représentantes de l'UdeM reprenaient le titre provincial et gagnaient la médaille de bronze au championnat canadien.
Une saison exceptionnelle
À sa troisième année, Marie-Alex Bélanger a été élue joueuse par excellence du circuit québécois pour la première fois. Ses statistiques sont impressionnantes. Elle se classe au troisième rang au Canada avec un total de 286 attaques marquantes, tout en maintenant un pourcentage de réussite de .347. Plus d'un ballon sur trois qu'elle touche se transforme en point pour son équipe.
« Marie-Alex est notre Carey Price, affirme son entraîneur-chef Olivier Trudel. Elle a pris l'équipe sur ses épaules plusieurs fois cette saison et nous a sortis de l'eau chaude à de nombreuses reprises. »
À l'aube des séries éliminatoires, son équipe est en bonne position. Elle a maintenu une fiche de 17-5 et a pris le premier rang de la saison régulière pour une troisième fois consécutive.
« À partir de maintenant, les séries sont tout ce qui compte, dit la joueuse de 22 ans. Il y a vraiment une belle chimie dans l'équipe. Il n'y a pas de chichis. Toutes les joueuses sont concentrées sur l'objectif et on se trouve sur le même pied d'égalité. »
Se mesurer aux puissances internationales
Même avant de frapper ses premiers ballons avec les Carabins, Marie-Alex Bélanger a été invitée à un camp de sélection de l'équipe nationale. Elle a été retenue sur la formation de pratique et a poursuivi sa progression jusqu'à représenter le Canada aux Universiades de Gwangju en Corée du Sud à l'été 2015.
« En Corée, nous avons fait face à des forces différentes. Les joueuses étaient plus physiques, plus rapides, dit Bélanger qui y a participé avec Katia Forcier avec qui elle partage une belle complicité.
« Lorsqu'on revient dans notre ligue ensuite, ça donne plus de confiance. Mais en même temps, les exigences sont plus élevées. Je me dis que si je suis capable de réussir une attaque contre la Russie, rien ne peut me bloquer ici. Une fois qu'on a goûté à ce haut niveau, on a envie d'en faire plus. »
« Je vois toute l'évolution de Marie-Alex depuis son arrivée et je constate que cette joueuse peut être appelée à avoir une très longue carrière de volleyball, croit Olivier Trudel. C'est tout à son honneur. »
« Le volley prend une énorme place dans ma vie. Je me dédie complètement à ça, admet la sympathique étudiante-athlète. Mais depuis que j'ai commencé un certificat en publicité, c'est la première fois que je suis autant motivée par mes études. Mes œufs ne sont plus dans le même panier. »
Le pilote des Bleus pourra compter sur son attaquante étoile pour encore quelques saisons. À l'université, cette dernière a découvert qu'elle pouvait également se dépasser dans autre chose que le sport et son avenir est rayonnant.
Source : Mathieu Dauphinais, agent d’information sportive