Jean-Pierre Chancy : entraîneur et bâtisseur des Carabins

À l’occasion de la campagne annuelle de financement 2024 des Carabins, découvrez le parcours de membres du Cercle des alumni qui ont contribué au développement du programme de sport d’excellence et qui ont été aux premières loges de son évolution.

Parmi les personnes qui ont marqué la riche histoire des Carabins, on compte Jean-Pierre Chancy à bien des égards. Si plusieurs l’ont connu comme coordonnateur au programme de sport d’excellence, poste qu’il a occupé pendant 14 ans, Jean-Pierre s’est d’abord joint aux Carabins en 1989 comme entraîneur-chef pour bâtir l’équipe de volleyball féminin.

À l’époque, le programme reprenait forme après la première interruption de son histoire en 1971, le sport de masse ayant été favorisé au sport d’élite pendant plusieurs années. Tout était à rebâtir et une poignée de passionnés du sport étaient prêts à mettre la main à la pâte pour redonner aux étudiants de l’Université de Montréal une opportunité de s’accomplir dans leur sport. Jean-Pierre faisait partie du lot.

S’il retient de son parcours d’entraîneur les apprentissages qu’il dit « classiques » du sport – le travail d’équipe, le dépassement de soi, la communication, l’éthique de travail – sa force de résilience et sa persévérance sont les qualités qui ont été les plus sollicitées durant sa carrière :

À chaque étape que j’ai eu à franchir, il y avait une certaine part de vulnérabilité parce que tout était à créer, raconte-t-il.

Au cours de sa carrière d’entraîneur, il a bâti des programmes de volleyball au secondaire, au collégial puis à l’Université de Montréal avec les Carabins, développant ainsi avec des collaborateurs du milieu de l’éducation une structure verticale qui n’existait pas auparavant dans la région. Cette dernière permettrait une progression complète et encadrée des étudiant(e)s-athlètes.

Lorsque le chemin n’est pas tracé, il faut faire preuve de vision. Jean-Pierre a assumé un rôle de pionnier alors que la profession d’entraîneur n’était pas encore reconnue comme telle. De son propre aveu, il est devenu entraîneur « un peu par hasard ». Après avoir été animateur et directeur de camps de jours, il souhaitait poursuivre une carrière où il travaillerait avec les jeunes. Sa fibre sportive déjà bien présente l’a mené vers une carrière d’entraîneur, une vocation atypique à l’époque.

Dans les années 80, être entraîneur n’était pas considéré comme un métier. Il fallait être créatif et déterminé pour vivre du coaching. J’ai combiné une série de postes pour y parvenir.

La difficulté de vivre du métier d’entraîneur est toujours bien présente dans certains sports aujourd’hui faute de moyens financiers, même au niveau universitaire.

Le rôle essentiel des entraîneurs et entraîneuses

Le parcours d’entraîneur de Jean-Pierre reflète la valeur éducative du coaching sportif en milieu universitaire. Ne parler que de victoires et de défaites ne rend pas justice à l’impact des Carabins sur ceux et celles qui ont fait partie des Bleus, ni à l’influence qu’un entraîneur ou une entraîneuse peut avoir sur le développement personnel de ses étudiant(e)s-athlètes.

Le fait d’être entraîneur amène des discussions avec les athlètes qui vont bien au-delà du sport et l’apprentissage dépend de la qualité de cette relation coach-athlète, explique-t-il. Le volet humain est l’élément qui a fait en sorte que j’ai perduré dans cette carrière. J’ai connu quelques succès sportifs, mais ce qui est le plus motivant, c’est de voir l’impact que j’ai eu sur les athlètes. J’avais l’impression d’avoir une influence positive sur les jeunes.

La santé du programme, selon Jean-Pierre, dépend de la qualité et de la mixité des entraîneurs qui le composent. Les cohortes des Carabins passent, mais l’entraîneur d’une équipe demeure comme un pilier de cette expérience.

Donner les moyens à l’organisation de recruter les meilleurs entraîneurs, et qu’ils puissent avoir les ressources pour développer leur art pour mieux accompagner les étudiant(e)s-athlètes, est le meilleur investissement que l’on puisse faire pour nos jeunes.

Au terme de 35 ans d’expérience comme entraineur de volleyball, dont 15 avec l’équipe féminine des Carabins et cinq avec le programme de développement de l’Équipe canadienne, que retient -il de son expérience?

J’ai eu beaucoup de plaisir à coacher. J’adorais l’aspect compétitif, mais j’ai surtout eu du plaisir à côtoyer les jeunes, à les accompagner dans leurs accomplissements, se remémore-t-il.

Ce qu’il reste à bâtir

Que ce soit comme entraîneur ou coordonnateur au sport d’excellence, Jean-Pierre a fait partie intégrante de l’évolution des Carabins, un programme qui est passé d’une cinquantaine à environ 550 étudiant(e)s-athlètes en une vingtaine d’années. Bien qu’il ait pris sa retraite en 2019, Jean-Pierre est demeuré un proche collaborateur des Carabins depuis, mettant son expertise et son expérience au service du programme notamment à titre de membre du conseil du Cercle des alumni. Il s’est d’ailleurs vu décerner le prix Austin-Matthews en 2023 pour son leadership et sa contribution exceptionnelle au développement du sport universitaire lors de la conférence et assemblée annuelle de U SPORTS.

Après une carrière aussi remarquable, que lui reste-t-il à accomplir? Essentiellement, il souhaite s’impliquer auprès des communautés au sein desquelles il a évolué, qu’elles soient sportives ou culturelles :

Assurer la pérennité des Carabins fait partie de mes préoccupations. Après avoir vécu la seconde coupure du programme en 1994, on a toujours un peu l’impression d’être sur la corde raide, relate-t-il.

Une inquiétude qui est plus présente que jamais en constatant que le programme de sport d’excellence des Carabins s’autofinance à 75 %.

La progression du volleyball fait également partie de ses priorités, même à la retraite en tant que président du conseil d’administration du Club de volleyball Celtique :

« Le volleyball n’a pas les lettres de noblesse qu’il mérite en Amérique de Nord. Il serait merveilleux de pouvoir en arriver à une ligue professionnelle comme on le voit en ce moment avec le hockey féminin.

J’aimerais également m’impliquer davantage dans la communauté haïtienne. Le sport a cette capacité de faire progresser les enjeux de diversité et d’inclusion, conclue-t-il.

Un rappel que l’impact d’un parcours chez les Carabins, tant comme étudiant(e)-athlète qu’entraîneur ou entraîneuse, trouve écho bien au-delà des murs du CEPSUM, bien au-delà du sport lui-même.

En appuyant les Carabins, vous aidez les entraîneurs du programme de sport d’excellence à avoir un impact concret auprès des 550 étudiant(e)s-athlètes du campus.

Pour faire un don aux Carabins dans le cadre de la campagne annuelle : https://bit.ly/3Rpi9If

Politique de dons jumelés :  dans le cadre de cette campagne annuelle, M. Guy Fréchette, fier partisan et Gouverneur des Carabins, lance un défi aux alumni et aux étudiant(e)s-athlètes Carabins d’aujourd’hui : faites un don aux Carabins et M. Fréchette doublera votre contribution avec un don personnel jusqu’à hauteur de 50 000 $ pour la campagne annuelle de 2024.