Début du camp, fin des vacances

Montréal, le 14 août 2010 – Ce samedi marque le début du camp d'entraînement de football des Carabins de l'Université de Montréal. Pour les entraîneurs et les joueurs, le repos est terminé. La vie de toute l'équipe est bouleversée par le retour de leur passion : le football.

« Je n'impose pas de sacrifice à mon entourage puisque je vis seul, dit l'entraîneur-chef Marc Santerre. Mais pour d'autres entraîneurs, leur entourage doit être assez compréhensif pour embarquer dans la galère avec eux. J'imagine que c'est la même chose pour les autres sports. »

La journée d'un entraîneur est bien chargée. Il peut rester plus de 12 heures au stade à tous les jours. Le train d'enfer s'amorce habituellement le dimanche avec le visionnement du dernier match. Ensuite, tout déboule : décortiquer la dernière partie, établir un plan de match pour le prochain, préparer les pratiques, visionner des vidéos et plus encore. Ce tourbillon ne s'arrêtera que pour une courte pause à la fin de la rencontre de la semaine. Cela recommence le lendemain.

Les joueurs ne sont pas en reste, eux qui doivent combiner les études à cela. « Tout leur temps est accaparé, dit Santerre. Leur vie se divise en deux voies : l'école et le football. » Certains joueurs ont déjà averti leurs proches qu'ils ne se reverraient pas de sitôt. « Durant l'école, on arrive chez nous tard le soir et on ne fait que manger, faire nos devoirs et se coucher », affirme le joueur de ligne offensive Alexis Rousseau-Saine, étudiant en médecine. « Notre vie sociale est dans le club », ajoute le secondeur Jonathan Beaulieu-Richard qui étudie quant à lui en pharmacie.

Le football influence différemment la vie des joueurs, selon leur personnalité, mais c'est pour le mieux. Selon Santerre, le sport peut aider à équilibrer les étudiants. Si le football pèse lourd dans la balance, l'école doit l'être tout autant. « Le football m'a appris à gérer mon organisation », affirme Beaulieu-Richard, qui amorce sa quatrième saison.

Pour certains, le début du camp ne met pas fin aux vacances puisque ce rythme n'arrête jamais. Des joueurs travaillent tout l'été pour amasser l'argent nécessaire pour leur année scolaire. De son côté, Jean-Gardy Clermont, étudiant en relations industrielles, est en voie de compléter ses études. Il termine présentement un stage chez Hydro-Québec. « Je travaille de 7h30 à 15h30, dit-il. Ensuite, je viens pratiquer. J'aurai une journée de congé le 30 août. » De plus, même s'il ne lui reste que trois cours pour compléter ses études, contrairement à cinq durant les sessions précédentes, il ne compte pas se reposer davantage. « En tant que joueur de dernière année, je dois transférer mes connaissances. Les lundis, lorsqu'il n'y aura pas de pratique, je vais aller chercher des recrues et faire quelques exercices. Je veux faire attention aux détails. La fin se rapproche à chaque jour qui avance. »

Le camp d'entraînement se poursuit jusqu'à la fin du mois d'août à coup d'une ou deux pratiques par jour. Le match d'ouverture aura lieu le jeudi 2 septembre prochain et ce rythme se maintiendra tout au long de la saison. Même si cet horaire peut ressembler à un train d'enfer pour le commun des mortels, il n'en est rien pour les Bleus. Ils recommenceraient dès le lendemain. C'est ce que l'on appelle de la passion.

Source : Mathieu Dauphinais, agent d’information sportive