Le football et l’UdeM de père en fils

Montréal, le 25 septembre 2012 – Pour la première fois de leur carrière, les frères Hermès et Maïko Zepeda ont enfilé le même uniforme pour jouer un match de football, celui des Carabins. Le 24 août dernier, ils ont sauté sur le terrain du CEPSUM devant quelques milliers de spectateurs. Parmi eux, il y en avait un particulièrement fier. Leur père, Martin, a enfin pu voir ses fils porter les couleurs de son université.

Martin Zepeda, employé du secteur des installations du CEPSUM depuis 21 ans, n'a toutefois pas été surpris lorsque ce moment est arrivé. Dès les débuts du football à l'UdeM en 2002, il a cru que ses enfants avaient ce qu'il fallait pour faire partie de cette équipe, qui figure parmi les meilleures au pays. Depuis leur tout jeune âge, il a vu chez eux un amour pour ce sport grandir et un désir incessant de jouer.

« Quand ils étaient petits, on les a initiés au soccer, au baseball, au tennis, à la natation, se rappelle le père de trois garçons. Même s'ils étaient bons dans ces disciplines, il n'y avait rien à faire. C'est au football qu'ils voulaient jouer. Après les avoir vu ensemble dans ce match avec les Carabins, j'ai repensé au chemin qu'ils ont parcouru et ça m'a vraiment impressionné et ému. »

Les deux frères ont fait du football de bonne heure dans leur vie. À six et cinq ans respectivement, Hermès et Maïko évoluaient déjà dans des équipes civiles. Ils ont certainement été influencés par leur père. Martin, à 46 ans, a toujours le physique imposant d'un secondeur étoile. Lui-même un amateur de football depuis très longtemps, il a joué deux saisons dans sa jeunesse dans un collège de Monterrey, au Mexique. Au Québec, il a également été entraîneur adjoint au sein d'équipes de football à différents niveaux durant 13 ans.

Martin a toujours suivi de près la carrière de ses protégés. D'ailleurs, Hermès faisait partie de son équipe au niveau pee-wee AAA avec les Wildcats de Laurentien. Il a également eu la chance d'avoir Maïko dans sa formation au niveau cadet avec les Centurions de la Polyvalente Deux-Montagnes, la ville où la famille habite toujours. Martin a arrêté ses fonctions d'entraîneur lorsque ses garçons ont entamé leurs études collégiales.

Les frères se retrouvent avec les Carabins
Hermès, 23 ans, et Maïko Zepeda, 20 ans, ont suivi des chemins quelque peu différents depuis leur enfance jusqu'aux portes du vestiaire des Carabins. Même s'ils évoluaient pour des équipes différentes, ils ont toujours joué ensemble avec leur frère Xaman, 22 ans, et les jeunes du quartier dans le parc près de chez eux.

« On joue là depuis toujours, dit Hermès. On se donne toujours à fond ensemble. On ne se ménage pas. Je dirais que je suis le plus rapide. Maïko, c'est la force. Et Xaman, c'est celui qui lance le ballon. »

Chez les Bleus, les deux frères n'évoluent pas à la même position, mais ils essaient de regarder le travail de l'autre sur le terrain. Hermès est un receveur, tandis que Maïko, une recrue, joue en défensive à la position de secondeur. Il arrive à l'occasion qu'ils soient confrontés l'un à l'autre à l'entraînement.

« Quand ça arrive, il y a un peu plus de défi, assure Maïko. C'est sûr qu'on veut impressionner l'autre. Mais dans l'équipe, on va toujours s'aider et s'appuyer. »

Leur père n'est jamais loin non plus. Martin Zepeda est bien connu dans l'entourage de l'équipe des Bleus puisqu'il travaille au CEPSUM et qu'il a côtoyé quelques athlètes pendant qu'il était entraîneur. Près du vestiaire de l'équipe, les joueurs ne manquent pas de le saluer et d'échanger quelques blagues avec lui.

Les deux étudiants de la Faculté des arts et sciences n'ont pas choisi les Carabins sans hésitation, même s'ils étaient venus voir quelques matchs avec leur père. « Pour ma part, je ne savais pas quelle université j'allais choisir avant ma dernière saison collégiale, dit Maïko, un ancien du Collège Vanier. Je crois que ce qui m'a influencé le plus, c'est que l'équipe des Carabins est une puissance du football. »

Durant la saison morte, il arrive de voir Hermès au CEPSUM troquer son uniforme de football pour celui des installations. Il y travaille avec son père et son frère Xaman, et il n'est pas impossible que Maïko se joigne bientôt à eux. Ainsi, la famille au complet travaillerait à l'université puisque leur mère, Nathalie Girardin, est employée au registrariat.

L'avenir dira si les frères Zepeda resteront ensemble au sein de l'équipe quelques saisons ou encore s'ils seront rejoints par Xaman. Une chose est certaine cependant. Rien ne pourra chasser du souvenir de Martin Zepeda l'image de ses deux fils jouant pour les Carabins et rien ne pourra éteindre l'étincelle de ses yeux lorsqu'il en parle.

Source : Mathieu Dauphinais, agent d’information sportive